La souveraineté des Etats et le droit international


                              Colloque du 10 octobre 2020, à Berne, Suisse

         

              Photo : Legrandsoir.info

                Conférence / colloque

                                                             avec

Dr. Ayssar Midani,               Analyste politique et scientifique franco-syrienne

Prof. Alfred de Zayas,      Historien, juriste, ancien expert indépendant des Nations Unies
                                                                         pour  un ordre international démocratique et équitable et seul UN 
                                                                         rapporteur à visiter le Venezuela en 21 ans
François Asselineau,           Président de l’UPR, candidat à l’élection présidentielle française
                                                                         (2017)


Prof. Abel Prieto,                    Président Casa de las Américas, ministre de la culture de Cuba
                                                                        1997–2012 et 2016-2018 

Modération :

Dr. Gabriel Galice, Président de l’Institut International de Recherches pour la Paix à Genève (GIPRI).

                                                      avec la participation et l’aide précieuse de 

Michèle Crogiez, Professeure à l‘Université de Berne et de 
Dr. Natalie Benelli, membre de la Coordination nationale Association Suisse-Cuba et ALBA Suiza.

Organisation :

Association Suisse-Cuba         FONDATION GIPRI         

Par Andrea Duffour

A l’occasion du 75ème anniversaire de la charte des Nations Unies, cette conférence touche une question hautement brulante : Les Nations Unis ont-ils respecté leurs propres valeurs ?

Parmi les objectifs fondamentaux des Nations Unies figuraient le maintien de la paix et de la sécurité internationale, le rejet de l’utilisation de la force et des menaces comme moyen de pression, le règlement pacifique des différends et le développement de relations amicales entre les nations, fondé sur le respect de l’autodétermination des peuples et la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Ces principes ont-ils été violés par des pays membres? Par exemple, en participant à des « sanctions », embargos, et mesures extraterritoriales et des sanctions unilatérales, à des blocus illégaux contre des peuples innocents ?  Rappelons qu’en ce moment, il y a 32* peuples qui souffrent de « sanctions », embargos ou blocus illégaux.

A travers différentes approches, les oratrices et orateurs se sont exprimés à tour de rôle et ont pu échanger entre eux et avec le public. Provenant de la Syrie, de Cuba, de la France et de la Suisse, ils se sont rencontrés pour comparer leurs différentes expériences et se ont abordé ces questions depuis plusieurs angles de vue.   Ils viennent de pays qui souffrent des interventions impérialistes ou de pays qui font partie des agresseurs. Néanmoins, leur verdict était clair : Les blocus illégaux et immoraux des États-Unis contre les peuples constituent un génocide et  un crime contre l’humanité et doivent être arrêté immédiatement, il faut respecter la souveraineté des peuples et le droit international ainsi que procéder à la démocratisation réelle et effective des Nations Unies.

Nous avons été accueilli par Prof. Michèle Grochiez qui s’est battue pour avoir un lieu de conférence après avoir été refoulée en dernière minute par l’Université de Berne.

Au nom de l’Association Suisse-Cuba et de ALBA Suiza, Dr. Natalie Benelli nous a adressée quelques mots d’introduction pour situer le thème et rappeler que les sanctions et blocus économiques, financiers et commerciaux imposés par les gouvernements des États-Unis et leurs alliés en Europe, en Amérique et en Australie tuent des centaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes dans des pays comme l’Iran, l’Iraq, la République populaire démocratique de Corée, la Syrie, le Venezuela. Pour donner quelques exemples : 500 000 enfants sont morts en Irak dans les années 1990 comme conséquence du blocus – « un prix qui valait la peine » selon Madeleine Albright, alors ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU. 40 000 personnes sont mortes au Venezuela entre 2017 et 2018 à cause des sanctions. En Iran, pays sous pression maximale, les sanctions ont empêché le gouvernement de prendre des mesures médicales, économiques et sociales nécessaires pour protéger assez rapidement sa population du Coronavirus. Outre les blocus, d’autres formes de « guerres silencieuses », ignorées par les médias mainstream, telles que le financement de guerres par procuration et de troupes paramilitaires ainsi que les interventions militaires provoquent des milliers de morts.

En représentant Alba Suiza et l’Association Suisse-Cuba, Benelli  a mis le doigt sur deux entreprises en Suisse, IMT Medical AG et Acutronic Medical Systems AG, achetées il y a deux ans par l’entreprise états-unienne Vyaire Medical Inc., qui ont reçu l’instruction de cesser leurs relations avec Cuba et ont refusé de fournir des ventilateurs à Cuba, destinés au traitement de patient·e·s Covid-19, ou le refus d’une société de logistique de transporter à Cuba des dons d’équipement médical – notamment des masques respiratoires et des tests, sans oublier de dénoncer l’application extraterritoriale du secteur bancaire suisse du régime de sanctions.  

Suivront un synopsis puis un résumé de ces 6 heures  d’interventions et d’échanges   (Photos : G.E.Jacquet /GIPRI  et A.Duffour)

De Zayas suggère une résolution condamnant les USA au niveau juridique, en citant l’Art. 96 de la charte des Nations Unies et portant la question à la Cour Internationale de Justice afin d’obtenir une opinion consultative comme celle concernant l’Apartheid. La Cour Pénale Internationale devrait examiner les crimes des Etats-Unis selon l’article 7 (crimes contre l’humanité) du Statut de Rome.

Prieto nous rappelle les valeurs sur lesquelles les Nations Unis ont été fondées il y a 75 ans et dans quelle mesure elles ont été trahies. Il nous met aussi en garde contre un nouveau fascisme émergent qui s’épand dans toutes les régions de la planète. En même temps,  il nous rassure qu’il y a et qu’il y a toujours eu des foyers de résistance et nous rappelle l’importance de garder ses valeurs et de semer des idées et de la conscience.

Midani insiste sur le fait qu’il s’agit d’une guerre d’agression contre la Syrie et non pas d’une « guerre civile » ou d’« une révolution » et que la propagande impérialiste propage des attaques faites par des terroristes mercenaires de l’OTAN et qu’on attribue au président syrien. A la fin de son intervention elle lance un appel à tous les peuples et les pays qui s’opposent à l’hégémonisme USA OTAN à former un front mondial contre le terrorisme et hégémonisme, à s’allier à la Russie et à la Chine pour la création d’un monde nouveau basé sur le respect réciproque et la coopération dans le cadre de relations gagnant /gagnant ainsi que le respect de la charte de l’ONU.

Asselineau s’est surtout concentré sur la souveraineté de l’Europe et était dans ce sens un peu hors sujet.

Galice parle d’infowar et de Psyops : des guerres qui tuent sans armes et il devient aussi très vite évident que les médias jouent un très grand rôle dans ces guerres. Pour ce journaliste, l’ info en Suisse contre Russie, la Chine, l’Iran (…)  est de la propagande, et non pas de l’info.

                                                      _______________________

Prof. Alfred de Zayas déplore qu’on a corrompu le langage de la Charte, et même le langage des droits humains, instrumentalisé le Droit International afin de poursuivre une guerre non-conventionnelle contre les Etats perçus comme dissidents du modèle néolibéral, transformé les droits humains en armes de déstabilisation des Etats en lieu d’outils de la mise en œuvre de la dignité humaine, qu’on critique Cuba, le Nicaragua, la Syrie et le Venezuela au lieu de condamner les crimes au Brésil, au Chili, en Colombie, Honduras, Israël, Turquie, Arabie saoudite (- il a oublié de mentionner les USA), il parle d’un Droit international à la carte et déplore l’impunité institutionnelle et la corruption des institutions.  « Que faire quand on ne peut plus croire aux instances internationales, à  l’interaméricaine des droits de l’homme, à la Cour européenne, même à la Cour internationale de Justice? »

Cet ancien rapporteur spécial des Nations Unis et ancien greffier des Pétitions à l’Haut-Commissariat aux droit de L’homme nous confie qu’il est en train de rédiger un livre sur “l’Industrie des droits humains” pour démontrer comment AI(Amnesty International), HRW (Human Rights Watch), la ISHR (International Service for Human Rights), l’OSDH (l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, SOHR en anglais) et d’autres déforment les droits humains. De Zayas remet aussi en question la démocratie chez nous et aux USA, pays dans lequel il passe une partie de sa vie : « Il n’y a pas de différence entre démocrates et républicains, les deux sont pour l’unilatéralisme, le militarisme, Wall Street, Israël, vous y avez donc le choix entre la peste et le choléra ».

Lui, le seul rapporteur de l’Onu qui a visité le Venezuela après 21 ans, témoigne qu’au Venezuela il n’y avait pas encore de “crise humanitaire” en 2017, qu’« elle était crée par les sabotages ciblés, la violence des Guarimbas qui attaquaient des écoles, le transport public, les hôpitaux, installations électriques et téléphoniques et nous rappelle que l’on a brulé vif 7 chavistas.

Comme les orateurs suivants, de Zayas dénonce les agressions d’Israël, de l’Europe, de l’Otan, des USA contre la Syrie, contre Cuba (qui d’ailleurs violent même les droits internes des USA ainsi que la Charte de l’Organisation des Etats Américains (Art.3, 19, 20) et que malgré 28 résolutions de l’Assemblée Générale des Nations Unies demandant l’abolition du blocus contre Cuba, les Etats Unis ont même multiplié les sanctions et augmenté la pression sur l’île de Cuba . « Le maintien des blocus illégaux avec tous les morts qu’ils impliquent sont un crime de lèse humanité (crime against humanity) ».

Ce juriste plurilingue nous donne des numéros d’articles  qui sont quotidiennement violés, et parle d’une damnatio memoriae de rapporteurs inconfortables qui ont systématiquement été mis à l’écart avec leurs rapports censurés ou effacés. « On se bat contre une presse qui n’est pas libre ! » 

De Zayas nous rappelle que l Art.103 de la supremacy clause stipule que tous les arrangements doivent être en conformité  avec la Charte, donc respecter la souveraineté et l’égalité des Etats sans ingérences, mais qu ‘ « ils ont tellement corrompu le droit international et inventé pour leurs fins le R2P (Responsibility to Protect) ce qui leur permet d’intervenir en ‘intervention humanitaire’ sous prétexte de protéger. La R2P est incompatible avec l’Art.2 (4) de la charte. »  

Pour dénoncer ce genre de disfonctionnement, cet expert indépendant a systématiquement subi la censure: « J’ai écrit mes 14 rapports seuls, sans le Secrétariat ou le Haut-Commissariat, sinon ils auraient été censurés, le bureau  m’a censuré 12 fois, mais ce n’est  que le top of the iceberg, le pire c’est l’autocensure – Je peux parler maintenant parce que ma carrière en tant que rapporteur des Nations Unis est derrière moi. »

Dr. Ayssar Midani a commencé par nous décrire que son pays subit une agression menée par l’Europe, l’Otan, Israël, les USA et leurs alliés dans la région (Arabie

Saoudite, Qatar, Emirats Arabes unis) par terroristes mercenaires interposés, une guerre de proxy, c’est à dire par intermédiaires, menée contre son pays. « La Syrie résiste depuis 10 ans à une guerre d’agression de plusieurs tentacules et axes. Des terroristes dépêchés de 130 pays au nombre de 200 à 350 000 ont envahi la Syrie de tous les côtés : Nord (Turquie), Est (Iraq), Ouest (le Liban), Sud (Palestine occupée : Israël). »

Midani a insisté sur le fait qu’il s’agit d’une guerre d’agression et non pas, comme la propagande impérialiste la décrit d’une « guerre civile » ou d’« une révolution ».

Elle rappelle qu’en 2010 son pays avait zéro dette, était autosuffisant et avait un développement de 6-7 pour cent malgré des « sanctions – blocus » imposées par les USA  depuis 1978. 

Cette Dr. en sciences dénonce les massacres chimiques commis par les terroristes (en 2013 à Khan el Assal dans la région d’Alep et à Douma dans la banlieue de Damas … ), mis sur le dos de son gouvernement : « Ce sont les Casques Blancs terroristes issus d’Al Nosra qui les avaient commis. De même qu’à Khan Cheikoun. Les rapports du Professeur Theodor Postol de la MIT ainsi que Seymour Hersh journaliste d’investigation montrent ces faits. Leurs publications en 2013,2014, 2017  ont montré les accusations mensongères contre l’Etat Syrien. » 

« C’est le SOHR (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme OSDH) qui rapporte les faits filmés par les casques blancs membres de groupes terroristes, eux-mêmes créées par le MI6 (service de renseignements britanniques) avec James le Mesurier qui a été trouvé mort à Istanbul comme rapporte le Daily Telegraph du 11 nov. 2019. Les casques blancs sont une partie d’Al-Nosra, organisation terroriste affiliée à Al-Qaïda. Al-Nosra agissait en Syrie depuis 2011 encouragée par les pays occidentaux, notamment la France ».  (Laurent Fabius avait affirmé « Al-Nosra fait du bon boulot en Syrie »)

Midani évoque d’autres mises en scène et attaques sous fausse bannière, exécutés par les  terroristes made in USA ou en Europe et m’a fourni une liste de ses sources** que vous trouverez en fin de ce rapport.

« Hilary Clinton (dans son livre Hard choices) et M. Trump ont dit plusieurs fois eux-mêmes dans leur campagne électorale que ce sont eux qui ont créée Al-Qaïda et ils ont coopéré avec Israël et les mouvements islamistes, et ont armé et financé ces groupes terroristes. Toutes ces atrocités ont ensuite été attribuées au gouvernement syrien par les media occidentaux, alors que le peuple soutenait son Président légitime Bashar al-Assad et l’Armée Arabe Syrienne. »

A une question du public, concernant la position ambiguë des réfugiés syriens en Europe, elle explique que  certains réfugiés répètent ce que la propagande occidentale raconte, soit parce qu’ils croient eux-mêmes à cette  propagande, soit pour des raisons opportunistes, par exemple pour avoir le statut de réfugié en Europe. « S’ils veulent être accueillis chez nous, ils ne peuvent pas dire qu’ils fuient les 6000 frappes que la coalition occidentale  leur a envoyé,  rien qu’entre 2014 et 2017, alors que cette même coalition a délibérément laissé l’Etat islamique reprendre Palmyre. »

Madame Midani nous raconte comment les USA ont bombardé tous les ponts, comment la Turquie a pillé et détruit l’industrie syrienne, comment les terroristes ont détruit l’infrastructure de l’économie syrienne : les routes, les chemins de fer, les centrales de production d’électricité, les circuits de distribution d’eau, les récoltes etc. Elle décrit les différentes agressions israéliennes et de la Turquie qui est membre de l’Otan au cours des dix années de guerre et parle de la solidarité et compassion de la Syrie avec ses frères et sœurs de la Palestine occupée. Elle salue l’aide de leurs amis, la Résistance libanaise, l’Iran et la Russie qui est intervenue à la demande de la Syrie  en septembre 2015  pour lutter contre   les terroristes et libérer son pays de leur domination,  la Russie étant le seul pays à respecter à la lettre la Résolution 2245 (2015) du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Après des incendies provoqués par les terroristes au moment de la moisson (au mois d’août) qui ont brûlé la plus grande partie de la production céréalière – elle nous annonce pleine d’émotion des nouveaux incendies criminels en octobre qui dévastent les vallées et les plaines et ses milliers d’oliviers, d’arbres fruitiers et forêts juste la veille de la cueillette des olives et des fruits, au Liban et en Syrie, autre acte odieux  pour mettre les peuples à genoux et les faire accepter le diktat américain.

A la fin de son intervention Ayssar Midani lance un appel à tous les peuples et les pays qui s’opposent à l’hégémonie USA / OTAN à former un front mondial contre le terrorisme et hégémonisme, à s’allier à la Russie et à la Chine pour la création d’un monde nouveau, basé sur les relations de respect réciproque, de coopération,  dans le cadre de rapports gagnant /gagnant et dans le respect de la charte de l’ONU.

Dr.Gabriel Galice, l’animateur du colloque et président du GIPRI (Geneva International Peace Research Institute), se prononce aussi à 100% contre l’OTAN. (On peut d’ailleurs aussi le voir défendre la souveraineté de la Syrie, ensemble avec Guy Mettan dans Syrie, notre honte (infrarouge du 12.Oct.2016***)  où il se bat contre Jean Ziegler et Carla del Ponte). Il nous apprend qu’il  a écrit un  essai sur les peuples « avec ‘ s’ »  en Europe,  et nous conseille de (re)lire Le grand échiquier de Zbigniew Brzezinski et de lire Gouverner par les fake news . Conflits internationaux : 30 ans d’infox utilisées par les pays occidentaux deJacques Bau*** (ancien agent des services des renseignements suisses, expert en armes chimiques, formé au contre-terrorisme), car « il n’y a pas de pensée juste sans pensée claire ». Galice déplore qu’un certain nombre de pays, pour ne pas les nommer, les Etats Unis, le Royaume Uni, la France et la Belgique – arment et forment des terroristes qui ont des armes fournis, payés par l’Arabie Saoudite et le Qatar, entrainés par des officiers français, américains, britanniques, belges, pour déstabiliser des « régimes », notamment l’Etat syrien. « Ces opérations ont pour résultat que ces terroristes prennent les armes pour tuer nos concitoyens chez nous, il faut en être conscient. »  Il parle des “Psyops”, des opérations de guerre non-militaire, qui tuent sans armes et rappelle – pour celles et ceux qui auraient eu un doute –  que « l’info en Suisse contre Russie, la Chine, l’Iran (…)  est de la propagande, et non pas de l’info”.  Cette propagande, ce  brainwashing est malheureusement aussi répercuté dans certains  médias arabes du Qatar comme Al Arabia, Orient TV, et Al Jazeera et manipule aussi des réfugiés de la guerre qui se trouvent en Europe. 

François Asselineau, Président de l’UPR, spécialement venu de France avec son équipe pour participer à ce colloque à Berne,   se pose la question de savoir si on peut envisager une Europe souveraine, et il convient qu’ « on ne peut pas avoir une ‘Europe souveraine’ si son périmètre territorial et démographique est aussi mutant que le virus de la grippe, et différent selon chaque sujet ! (…)  Le problème, c’est qu’ils sont foncièrement différents et largement incompatibles. (…) L’avenir de l’Europe vu de Paris et l’avenir de l’Europe vu de Varsovie ont chacun leur cohérence interne.  Imaginez si le président polonais avait cité 24 fois la Pologne, 1 fois certains pays et 0 fois les 16 États restants, comment l’a fait le président   Macron dans son discours d’il y a 3 ans sur la refondation de l’Europe ? » 

Cet ancien candidat à l’élection présidentielle française (en 2017) conclut par citer le Générale de Gaule, qui avait résumé en dix mots l’impossibilité de parvenir à une Europe souveraine: «On ne fait pas une omelette avec des œufs durs».

Comme les autres orateurs, Asselineau dénonce la violation de la souveraineté des états et l’ingérence dans les affaires internes et l’extraterritorialité des blocus.

Tous les  oratrices et orateurs insistent sur le fait que le système des Nations Unies doit être sauvé et que des relations civilisées entre les États doivent s’imposer comme le seul moyen de garantir la survie de l’espèce humaine sur la planète et qu’il faut enfin répondre à l’ancienne revendication de procéder à la démocratisation réelle et effective des Nations Unies.

Abel Prieto, Président de la Casa de las Américas , comme tous les participants, regrette les valeurs trahis de la charte des Nations Unis, ses principes fondateurs et nous rappelle aussi la définition du génocide.

La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, de Genève, de 1948 et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale définissent le génocide comme le fait de soumettre intentionnellement un groupe national, ethnique, racial ou religieux à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle. Le Statut de Rome lui-même décrit les crimes contre l’humanité comme des actes qui causent intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé mentale ou physique des personnes, lorsqu’ils sont commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre toute population civile.

 « Il ne se passe pas une semaine sans que le gouvernement des USA ne fasse des déclarations contre Cuba ou n’impose de nouvelles restrictions. »

D’avril 2019 à mars 2020, le blocus a causé à Cuba des pertes s’élevant à

5 570 300 000 dollars, soit environ 1 226 000 000 dollars de plus par rapport à la

période précédente. Le total de préjudices causés par le blocus depuis presque soixante ans se chiffre à 144 413 400 000 dollars. Si l’on tient compte de la dépréciation du dollar

face à l’or sur le marché international, les pertes s’élèvent à plus de 1 098 008 000 000 de dollars.

(source : Bruno Rodríguez Parrilla, ministre des relations extérieures de Cuba, 22.oct 2020 dans son Rapport de Cuba sur la résolution 74/7 de l’Assemblée générale des Nations Unies)

En tant qu’ancien ministre de la culture, Prieto constate que l’industrie hégémonique, informative et culturelle a toujours travaillé pour nous faire croire que ce système est le seul moyen naturel et imaginable d’organiser la vie économique et sociale de la planète et nous a répété chaque jour que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles « de façon à ce que même les victimes du système se reprochent leurs malheurs et sont incapables de le contester. (…) Mais le nouveau coronavirus l’a mis à nu. Il a ouvert de profondes fissures dans ce mirage culturel. Il a également provoqué une véritable explosion dans le domaine de la pensée sociale. »

Abel Prieto nous met surtout en garde d’un nouveau fascisme émergent avec son langage haineux, intolérant, raciste et avec son arrogance.  Le fascisme qui s’épand dans toutes les régions de la planète. Mais il nous rassure qu’il y a et qu’il y a toujours eu des foyers de résistance anti-impérialiste, anti-néolibérale et antifasciste, formés par des travailleurs, des étudiantes, des professeurs, des enseignantes, des militantes et des promoteurs de projets communautaires, mais qu’ils sont éparpillés. « Il leur manque l’articulation indispensable pour échanger des idées et parvenir à un consensus sur les actions. Nous devons faire l’impossible pour nous rencontrer, pour échanger, pour nous assembler. Le fascisme doit être arrêté ! »

Il termine par une citation de Fidel, qui lors d’un événement, en janvier 2003, consacré au 150e anniversaire de la naissance de José Martí à répondu aux participants, qui angoissés et désespérés face aux armes sophistiquées et destructrices avec lesquelles on veut les intimider et les soumettre à un ordre économique et social mondial injuste, irrationnel et non durable,  lui ont demandé ce qu’ils pouvaient faire, n’avait qu’une seule recommandation :

“Si j’osais suggérer quoi que ce soit aux illustres visiteurs réunis ici – a-t-il dit– je vous dirais de faire ce que je vois que vous faites déjà : semer des idées ! semer des idées ! et encore semer des idées ! Semer de la conscience ! semer de la conscience ! et encore semer de la conscience !”

Et c’est exactement ce que nous avons réussi à faire en organisant cette rencontre riche en informations et en chaleur humaine.

Les interventions intégrales reçues par écrit seront disponibles sur le site du GIPRI et des extraits de vidéos (sans les échanges avec le public) se trouvent sur facebook : La souveraineté des Etats et le droit international.       

Sources :

*M. Heizmann, der Verschwiegene Krieg : Sanktionen, Embargos, Blockaden, Theorie und Praxis Verlag 2020)

** sources Midani:

recherches sur le caractère terroriste des casques blanches : Vanessa Beeley (youtube) -The tale of the White Helmets in the Western media   VANESSA BEELEY Evidence against White Helmets, Postol en 2013 Ghouta chemical attack. Postol : the “French Intelligence Report of April 26, 2017 directly contradicts the White House Intelligence Report of 11 April 2017”. Institutions : MIT; Stanford; Argonne National L…‎/Nationality : American/Background · Patriot missiles in … National ballistic missile …

24 sept. 2019 — U.S. intelligence agencies saw clear evidence the Syrian government had dropped a bomb filled with the nerve gas sarin on the rebel-held town. … In blog posts and interviews, Postol has argued that the Syrian regime is not responsible for the Khan Shaykhun chemical attack and two others he has examined.
MIT professor Postol resigns from science journal in spat over …

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 17 oct. 2019 — In his resignation letter, Theodore Postol, an MIT expert on missile … to publish a paper he co-authored about a nerve agent attack in Syria.

 
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8 juil. 2020 — MIT. Ted Postol, an emeritus professor at the Massachusetts Institute of Technology and an expert in military technology


A lesson from Syria: it’s crucial not to fuel far-right conspiracy …

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15 nov. 2017 — Wild stories about a chemical weapon massacre in Syria gained traction. … the Massachusetts Institute of Technology called Theodore Postol.


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21 mai 2019 — Theodore Postol, professor of science, technology, and international security at the Massachusetts Institute of Technology, provided the Institute …


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25 févr. 2019 — Beyond the war in Syria, the cloud of misinformation that enveloped the attack in Douma stands as a cautionary tale. In the era of “fake news,”


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13 sept. 2019 — On May 22, 2019, Accuracy.org published New Assessments from Leading Scientist Accuse OPCW Leadership of Rigging on Alleged Syrian Chemical Weapons Attacks Used to Justify U.S. Bombings, based on letters and articles submitted by Postol to various bodies in relation to his report. https://thegrayzone.com/2020/09/23/syria-leaks-uk-contractors, )

***  source Galice :

Syrie, notre honte, Galice dans, émission infrarouge du 12 oct. 2016

Jacques Baud : Gouverner par les fake news

                                                                                      www.cuba-si.ch